Qu’est-ce qu’un « flash crash »?

Un « flash crash », ou krach éclair en français, est une chute de cours brutale suivie d’une reprise haussière tout aussi brutale, et un retour des cours à un niveau proche du niveau d’équilibre. Un flash crash est donc la version accélérée d’un krach boursier.

Le premier krach éclair du genre, baptisé « Flash Crash », se produisit le 6 mai 2010, sur le marché américain. Ce jour-là, dans un marché rendu volatil en raison de la situation critique en Grèce, les indices américains (S&P500, Dow Jones) et autres produits dérivés (contrats à terme E-mini sur le  S&P500 et ETFs sur indices) plongent d’environ 10% en l’espace de quelques minutes seulement, avant de se reprendre quelques minutes plus tard. Dans l’intervalle, 1000 milliards de dollars de capitalisation boursière disparaissent puis réapparaissent sans la moindre explication fondamentale.

Le 5 octobre 2012, le Nifty, l’indice phare de la Bourse de Bombay représentant les plus grosses entreprises indiennes, plongea de 15% en quelques minutes avant de se reprendre, faisant disparaître puis réapparaître 60 milliards de dollars de capitalisation boursière. 

Une réplique du Flash Crash se produisit le 24 août 2015, sur le marché américain. Ce jour-là, à l’ouverture du marché, l’indice S&P500 chuta de près de 8% en quelques minutes, entraînant l’activation de coupe-circuits sur 1278 actions. Comme lors du krach éclair du 6 mai 2010, le marché se reprit quelques minutes plus tard.

Le 7 octobre 2016, c’est au tour de la livre sterling de subir un flash crash, la livre sterling décrochant de 12% face au dollar américain en deux petites minutes seulement avant une remontée rapide des cours en l’espace de 20 minutes.

De nombreux flash crashes ont eu lieu depuis 2010, et ce sur de nombreux actifs, le plus récent étant le mini[1] flash crash survenu sur l’ethereum, la deuxième plus importante crypto-monnaie après le Bitcoin. Le 22 juin 2017, l’ether passe de 319$ à 10 cents sur la Bourse GDAX, soit une chute de 99,9% en quelques secondes seulement, avant un retour des cours au niveau d’équilibre quelques secondes plus tard.

Bien qu’étant un phénomène peu impactant pour un investisseur ayant un horizon d’investissement à long-terme (le marché revenant rapidement à son niveau d’équilibre), ce phénomène est potentiellement fort contraignant pour un investisseur actif ayant des ordres de type stop-loss positionnés dans le carnet d’ordres, ceux-ci pouvant être activés à tout moment et bien en dessous du seuil initialement choisi.

Pour aller plus loin :

Décryptage du « flash crash » survenu sur la livre sterling (Floris Laly, BSI)

Causes possibles du flash crash survenu sur la livre sterling (Floris Laly, L’AGEFI)



[1] Un mini flash crash est la version accélérée d’un flash crash, avec une chute et une reprise des cours en quelques secondes seulement. 

Floris Laly est doctorant à l'Université catholique de Louvain, affilié à l'institut multidisciplinaire pour la modélisation et l'analyse quantitative (IMMAQ) et à Louvain Finance (LFIN), où il prépare une thèse en microstructure des marchés financiers portant sur les mini flash crashes et le trading à haute fréquence. Outre ses recherches en microstructure, il s'intéresse également à la gestion de portefeuille, à l'allocation d'actifs et à l'analyse technique. Diplômé de l'Université Bocconi et de l'Université Aix-Marseille, il a été assistant gérant de portefeuille dans un hedge fund basé à Londres, puis trader pour compte propre, avant de se diriger vers la recherche empirique. Il enseigne désormais l'économie et la gestion à la Louvain School of Management.

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