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Chronique de marché – Prudence et optimisme sur les émergents (Policy Brief)

Chronique de marché – Prudence et optimisme sur les émergents (Policy Brief)

 

 

Le FMI a diffusé ses nouvelles projections sur l’activité économique dans les pays émergents. La croissance chinoise est attendue en baisse de 6,7 % en 2016, à 6,5 % en 2017 et 6,0 % en 2018. La Russie, le Brésil et le Nigeria sortiraient de récession avec respectivement 1,1 %, 0,2 % et 0,8 % de croissance attendue en 2017. L’Inde serait un facteur de contribution positive à l’économie mondiale avec 7,2 % de croissance attendue cette année contre 6,6 % en 2016. La croissance dans les pays émergents augmenterait de 0,4 point cette année à 4,5 % tandis que la croissance mondiale est attendue à 3,4 % contre 3,1 % en 2016.

 

Sur les marchés financiers, trois risques sont actuellement considérés sur les pays émergents : (1) la mise en place de taxe à la frontière par la prochaine administration américaine qui créerait un déficit de compétitivité prix pour certains pays exportateurs vers les Etats-Unis à court terme, (2) la poursuite de l’appréciation du dollar américain qui pèserait sur l’endettement des entreprises non financière dont l’activité reste soutenue par le levier d’endettement en devises étrangères, et (3) une hausse des taxations ciblées sur la Chine qui pèserait sur l’ensemble de l’Asie du sud-est.

 

Les pays disposant d’un avantage net commercial sur les Etats-Unis seraient donc à éviter puisqu’ils seraient les premiers ciblés par d’éventuelles mesures protectionnistes. Les secteurs technologiques sont également concernés par cette thématique (Chine, Corée du Sud). L’enjeu est alors de trouver les pays exportateurs nets de matières premières, moins dépendants d’un éventuel ralentissement en Chine et non ciblés par d’éventuelles surtaxes imposées par la prochaine administration américaine. C’est le cas de la Russie, du Brésil, de l’Afrique du Sud, de la Colombie, du Nigeria ou des Emirats Arabes Unis notamment.

 

L’attractivité à moyen terme (courant d’année) reste élevée en raison d’un risque de déception sur les prochains chiffres américains – l’optimisme des marchés depuis le 8 novembre 2016 pourrait exagérer les anticipations d’accélération de l’activité américaine. Pour autant, la hausse des indicateurs avancés dans l’industrie traduit actuellement une surchauffe des économies émergentes qui encouragent à la prudence mais surtout à la sélectivité.

 

Les émergents – notamment les marchés actions – pourraient profiter de flux d’investissements positifs en réaction à une déception sur les marchés développés. Une stabilisation des rendements dans le segment des obligations souveraines limiterait la probabilité de nouvelles hausses sur les indices actions dont les valorisations atteignent des plus hauts historiques. La poursuite des émissions et celle du tassement des spreads sur le marché du crédit limiteraient le potentiel de rebond sur le marché des obligations à haut rendement, en particulier aux Etats-Unis. Si les anticipations d’extension des économies développés et de baisse de pression fiscale se maintiennent, les émergents ne seraient pas privilégiés. Tout scénario adverse les favoriserait.

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