Prévisions macroéconomiques France - Projet de Loi de Finances pour 2019 (Policy Brief)

Le Gouvernement a publié lundi 24 septembre 2018 le Projet de Loi de Finances (PLF) pour 2019, comprenant ses projectionsde croissance et d’inflation pour la France. Les prévisions détaillées ne seront communiquées qu’avec le rapport économique social et financier (RESF).

  • La croissance du PIB en France serait de 1,7 % en 2018 et 2019.Elle est inchangée par rapport au PLF 2018/PLPFP 2019-2022, mais revue en nette baisse depuis le Programme de stabilité (Pstab) d’avril 2018 (-0,3 pp en 2018 et -0,2 pp en 2019). Dans le scénario du Gouvernement, la contribution de la demande intérieure hors stocks à la croissance serait de 1,6 pp en 2018 et 2019. La contribution du commerce extérieur serait légèrement positive (0,1 pp) ces deux années.
  • L’inflation totale (au sens de l’Indice des Prix à la Consommation - IPC) est attendue à 1,8 % en 2018 et 1,4 % en 2019.L’inflation sous-jacente est attendue à 0,9 % en 2018 et 1,1 % en 2019. La prévision d’inflation du Gouvernement pour 2018 et 2019 est révisée à la hausse par rapport au PLF 2018 et au Pstab d’avril 2018 (+0,4 pp en 2018 et +0,2 pp en 2019).
  • Le Haut Conseil des Finances Publiques (HCFP), dans son avisrendu public le 24 septembre 2018, a qualifié la projection de croissance pour 2018 de « vraisemblable » et celle pour 2019 de « plausible ». La prévision d’inflation du Gouvernement est considérée « raisonnable » par le HCFP.
  • Pour l’année 2018, la prévision de croissance du Gouvernement est identique à celle de l’Inseeet de la Commission européenne, mais supérieure à celle de la Banque de France. Pour l’année 2019, la prévision de croissance du Gouvernement est inférieure à celle de la Commission européenne, mais supérieure à celle de la Banque de France. La comparaison des prévisions d’inflation est rendue délicate par des différences de champs (IPC/IPCH).
  • La prévision de pouvoir d’achat des ménages (1,6 %) du Gouvernement pour l’année 2018 est nettement plus dynamique que celles de l’Insee (1,0 %) et de la Banque de France (1,0 %)et au regard de l’acquis de croissance[1] à l’issue du 2e trimestre 2018 (0,6 %). Toutefois, les trois institutions précisent que le pouvoir d’achat des ménages bénéficierait à partir de la fin de l’année 2018 des effets des baisses des prélèvements obligatoires (réduction de la taxe d’habitation et baisses de cotisations salariales).

Graphiques : Comparaison des prévisions pour 2018 et 2019

Dates de publication
Banque de France : Projections de septembre, 14/09/2018
Insee : Note de Conjoncture de juin, 19/06/2018
Gouvernement : Projet de Loi de Finances pour 2019, 24/09/2018
Commission européenne : Projections intérim d’été, 12/07/2018
*IPCH pour la Banque de France et la Commission européenne, IPC pour le Gouvernement et l'Insee


[1] L’acquis de croissance correspond au taux de croissance qui serait atteint en moyenne sur l’année si l’agrégat ne progressait pas  au cours du reste de l’année.

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