Prévisions macroéconomiques France / 09/2018 (Policy Brief)

La Banque de France a publié vendredi 14 septembre 2018 ses projectionsde croissance et d’inflation pour la France pour 2018-2020.

  • Selon la Banque de France,la croissance du PIB serait de 1,6 % en 2018, 2019 et 2020, supérieure à son potentiel[1] , ce qui contribuerait à la poursuite de la baisse du taux de chômage (8,3 % fin 2020, France y compris DOM, au plus bas depuis 2008).
    • La reprise d’une croissance assez soutenue à partir de la mi-2018 proviendrait à la fois de la demande intérieure et des exportations. La demande intérieure reviendrait plus en ligne avec ses déterminants habituels après deux années particulièrement dynamique, tandis que la contribution du commerce extérieur à la croissance serait positive en 2018 puis neutre à l’horizon 2020.
    • Les créations nettes d’emplois resteraient fortes en 2018 (245 000), puis fléchiraient quelque peu en 2019 (140 000) et 2020 (160 000). La réduction du nombre d’emplois aidés, surtout en 2018 et 2019, ralentirait en effet la progression de l’emploi total.
    • Le pouvoir d’achat des ménages progresserait de 1,0 % en 2018, 1,7 % en 2019 et 1,5 % en 2020. La Banque de France signale qu’il bénéficierait qu’à partir de fin 2018 de l’entrée en vigueur des mesures de baisse des prélèvements obligatoires (baisses de la taxe d’habitation et des taux de cotisations salariales).
  • L’inflation totale, mesurée par l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) est attendue à 2,1 % en moyenne annuelle en 2018, puis à 1,7 % en 2019 et 1,8 % en 2020.
    • Après un pic à 2,6 % en juillet et août 2018, qui tient pour beaucoup à la forte augmentation des prix de l’énergie ainsi qu’aux hausses de taxes sur le tabac et l’énergie, l’inflation se replierait jusqu’à l’automne 2019 avant de stabiliser autour de 1,8 % en 2020.
    • L’inflation hors énergie et alimentation se redresserait progressivement pour atteindre 1,5 % fin 2020, un rythme plus élevé que sa moyenne d’avant-crise (1,4 %).
  • Par rapport à sa précédente projection (juin 2018), la Banque de France a révisé à la baisse sa prévision de croissance pour 2018 (de 1,8 % à 1,6 %, soit -0,1 point en arrondi d’écarts) et de -0,1 point pour 2019. Ces révisions traduisent un « trou d’air » plus marqué qu’attendu au 1er semestre 2018 et un moindre élan pour l’année 2019. Sa prévision de croissance est en revanche inchangée pour 2020. La projection d’inflation de la Banque de France est revue à la hausse de 0,1 point en 2018, 0,2 point en 2019 et inchangée en 2020.

Pour 2018 et 2019, la prévision de croissance de la Banque de France est légèrement inférieure à celles de l’Insee [2] , du Gouvernement et de la Commission européenne pour 2018. En revanche, la prévision d’inflation de la Banque de France est supérieure à celles des trois autres institutions[3] pour 2018 et 2019.

Dates de publication

Banque de France : 14/09/2018

Gouvernement : Chiffres de croissance annoncés par le Ministre le 12/09, chiffres du DOFP (02/07) pour l'inflation

Commission européenne : 12/07/2018

*IPCH pour la Banque de France et la Commission européenne, IPC pour le Gouvernement et l'Insee

Note : l’écart historique entre l’IPC et l’IPCH est de 0,2 point.



[1] La croissance potentielle correspond au niveau de croissance que peut espérer atteindre durablement une économie utilisant pleinement ses capacités productives, sans pour autant générer des tensions inflationnistes.

[2] La prévision de l’Insee ne porte que sur l’année 2018.

[3] Certains écarts entre prévisions peuvent toutefois provenir de dates de publication différentes (différences dans les comptes nationaux trimestriels) et d’hypothèses techniques différentes (cut-off date, choix de geler certaines variables en prévision ou de prendre des taux forward).

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